Pages

mardi 22 octobre 2013

Expression ecrite

Le mois dernier, Marie m’a contactée pour mettre en place un projet avec ses étudiants américains.
L’objectif : améliorer leur pratique de la langue française en l’incitant à lire et à écrire régulièrement. Et pour ce faire, elle a souhaité utiliser mon blog comme support pédagogique ! 

Voilà la règle du jeu : les étudiants choisissent un article, puis doivent en imaginer la suite. J’en publie un ou deux chaque mois, sur des critères parfaitement subjectifs que je garderai pour moi. J’ai adoré recevoir leurs textes, certains m’ont touchées, d’autres m’ont fait rire, d’autres encore m’ont surprise… Je vous partage le résultat ici. J’espère que ça vous plaira autant qu'a moi ! Bonne lecture!

Suite a l'article "Les gens lunatiques [...]"

Prix de l'article le plus proche de la réalité 
Je quitte le restaurant après qu’il m’ait viré. C’était étrange, il me regardait avec de la pitié quand (pour un bourreau comme lui) il a annoncé que cette nuit serait la dernière. Même si j’étais ravie de quitter sa présence, j’étais déçue de n’avoir pas d'argent pour nourrir ma dépendance aux achats. J’ai emballé mes affaires et je suis sortie du restaurant avec fierté ; je trouverai un autre emploi et je l’espère un patron plus agréable. Même si je me suis débarrassée d'une personne désagréable, j’ai encore mon colocataire pénible chez moi. Je dois trouver une place pour moi seulement, mais sans emploi et donc sans argent, cela sera très difficile.
- Tierney Braden


Prix de l'article le plus proche de mon propre style!!
… Alors je me suis fait virer. Je n’avais rien fait de mal en ce qui me concerne. Il a dû avoir une de ses journées ou rien n’allait et quelqu’un devait être coupable. 
 Alors cette personne c’était moi et du coup je me suis trouvée sans emploi et sans les moyens de payer ma part du loyer. 
 Ensuite, ma colocataire, qui a décidé qu’on était amie après qu’on soit sorties prendre un verre ensemble, s’est mise à me détester. J’ai apparemment brisé notre amitié en lui disant que j’allais peut-être payer ma part du loyer avec du retard. Elle m’a juré que si je ne payais pas le loyer a temps elle chercherait une nouvelle colocataire…
- Samantha Worthington 

Prix de l'article le plus drôle
La semaine suivante, j'avais envie d'avoir ma revanche.
 Alors, j'ai eu l'idée de mettre des ingrédients "extra" dans le café de mon chef d'enfer. Inspirée par le cauchemar qui avait à voir avec ma colocataire, j'ai trouvé une grande bouteille de laxatifs dans ma salle de bain, et "par accident", je l'ai fait tomber dans mon sac. Et puis plus tard, j'en ai fait renverser, encore "par accident", dans le grand thermos du démon avec qui je travaille. 
 Évidemment, les toilettes des hommes étaient occupées pour le reste de la journée, et je suis rentrée chez moi avec un vilain sourire.
- Kelly Powers 

Et, pour le plaisir, voila un essai dans la catégorie "j'aime / j'aime pas"

Moi, j'aime quand, après de longues délibérations, je mets la tenue parfaite comme si je n’avais fait aucun effort et que tout le monde me complimente sur mon apparence.

Je déteste quand il pleut et que je dois marcher pour aller à la classe, car si je vais en classe sous la pluie,je ressemble à un chat entraîné au cœur d’une tornade et après je dois m'asseoir dans la classe dans mes vêtements mouillés.
- Chidi Amadium 

Encore merci a vous tous! Vivement la suite!

jeudi 10 octobre 2013

Hang loose

Chaque voyage comporte son lot de galère. Comme l'avait dit très justement mon ami Bernard, voyager te met face à un nombre pharaonique de décisions à prendre: du lever au coucher, il est question de savoir où tu vas manger, ce que tu vas voir, quelle route prendre, à qui demander, où dormir, comment fonctionne ceci ou cela et c'est ainsi sans arrêt, du matin au soir.
Loin de l'image des vacances reposantes, le voyage te met en situation d'échec à peu près quotidiennement - le nombre de chances de se tromper augmentant avec le nombre de décisions à prendre.

Tout l'intérêt est d'apprendre à accepter ces échecs comme partie intégrante du voyage. Et surtout, d'apprendre à en rire.

Bref, on rentrait Laura et moi d'une charmante journée de plongée. Nous avions garé plus tôt notre voiture-maison sur le parking du port d'Honolulu, (avec toutes nos affaires dedans) pour aller boire un verre au bord de la plage. Alors on était en train de regagner notre voiture-maison pour y passer la nuit, blaguant gaiement sur le chemin dans l’insouciance de celles qui passent des vacances de reve, quand nos rires brusquement s’arrêtèrent :
- "Eh, Meuf. Elle est où la caisse?"
Réponse (après 15 minutes à essayer de comprendre ces fichus panneaux de stationnement nord-américains): emportée 30 minutes plus tôt par la fourrière, quelque part en terre inconnue.

C'est notre premier couchsurfer rencontré il y a 10 jours, un militaire américain au cœur aussi grand que son canapé, qui est venu nous récupérer sur un trottoir dans sa jeep jaune de surfeur (pieds nus et reggae à fond, parce qu’on est à Hawaii), pour nous emmener en pleine nuit à la fourrière du bout du monde claquer 175$US durement économisés par 10 jours de camping et de couchsurfing.

Laura et moi sommes de vraies voyageuses, je crois: jamais de mémoire de fourrière deux jeunes femmes sans voiture et sans le sous se marrèrent autant d'un échec aussi grand.

La voiture-maison

lundi 7 octobre 2013

L'envers du Paradis

Prendre un billet d’ avion pour Honolulu, ça vend un peu du rêve en barre de 100 Kg. Honolulu concentre en un mot tous les fantasmes de soleil, de sable fin, d’eau turquoise, de fleur de tiaré, de jeunes femmes nues se douchant sous une cascade au milieu de la foret luxuriante, de beaux surfeurs a la peau de miel qui sortent de l’ eau tumultueuse et claire sur un fond de coucher de soleil paradisiaque. Enfin, vous voyez de quoi je veux parler, non ?

Alors voilà, tu prends l’avion dans l’Etat de Washington sous une pluie glaciale et tu arrives à Honolulu dont l’aéroport a lui seul est un dépaysement : de la musique traditionnelle accompagne tes premiers pas dans un aéroport sans fenêtres, ouvert sur les arbres dans la chaleur moite des tropiques. Même les toilettes sont exotiques : les pictogrammes portent des chemises à fleurs.

Toilettes tranquilles

Laura enlève son pull et son manteau en sortant de l 'avion

Puis, tu sors dans la rue, tu arrives dans Honolulu. Et tout à coup, le rêve s’effondre et la chute est brutale : une grande ville sale ou les poubelles envahissent les trottoirs, des cafards qui filent entre tes pieds tandis que les sans-abris, les alcooliques et les drogués dorment dans des tentes en pleine rue. Le policier assis sous un arrêt de bus te prévient : deux filles toute seules dans la rue ici, faut faire gaffe : c’est très risqué. Tu avais presque oublié ce que c’était d’avoir peur dans la rue, après avoir vécu au pays des Bisou ours (le Canada).

Parlons un peu du Paradis crée de toute pièce par le tourisme de masse : Honolulu et son célèbre quartier Waikiki sont littéralement envahis par les touristes asiatiques, à tel point que les enseignes sont écrites en chinois et en japonais, que la police du district d’Honolulu obéis a des lois différentes du reste des Etats-Unis (et imposées par les chinois qui tiennent l’île financièrement…). Tu ne peux pas faire un pas sans tomber sur des bus remplis de touristes qui envahissent les cotes mignonnes mais franchement pas plus belles que celles de la Corse.


Laura prend une photo sur la plage de Waikiki
Mais elle n'est pas la seule !!!

Les beaux surfeurs n’existent pas, ici les gens sont obèses car nous sommes aux USA. Les populations locales, qui ont changés d’habitudes alimentaires avec l’arrivée de la mondialisation, en ont franchement pâti : obésité pour ceux qui sont restés en ville (résultat de la transition nourriture traditionnelle/ Mc Donald), exclusion pour ceux qui ont voulu résister et se sont retrouvés parqués que la côte ouest de l’île, dans des conditions souvent précaires. Dans tous les cas, la surpopulation, le tourisme de masse et les frustrations engendrées ne favorisent pas les rapports cordiaux avec les gens. En ville, indifférence ou agressivité nous ont accueillies a notre arrivée, nous ramenant vite sur Terre.

Déception ? Oui. Les premiers jours ont été un désenchantement. Devrait-on partir pour une autre île ? Non, nous avons choisi de rester, de faire le deuil de nos attentes et de de sortir des sentiers battus. Il nous a fallu cinq jours pour faire le deuil de l'Hawaii que notre imaginaire avait créé de toutes pièces.

Au matin du sixième jour, nous sommes repartie de zéro, regardant l’île avec un regard neuf et sans plus rien en attendre. Et c'est là que sa beauté nous est vraiment apparue, dans une explosion de couleurs et de paysages époustouflants et d'une variété inédite pour un si petit bout de terre au milieu du monde. Je suis Incapable de comprendre ce que viennent chercher ces grappes de touristes agglutinés les uns aux autres à Waikiki, alors que partout, à chaque détour, derrière chaque arbre, se trouve une entrée secrète pour un coin désert et grandiose.

Une plage cachée rien que pour nous
Bilan des vacances : sept jours a arpenter l’île en tous sens dans notre voiture, pour faire le plein de nature et de souvenirs. Un lever de soleil avec des dauphins, une rencontre avec un phoque, de longues balades en foret ou sur les cotes escarpes qui se jettent dans l’océan, un saut en parachute, une matinée a nager avec des tortues, 14 couchers de soleil irréels, du kayak en mer, des heures et des heures de plongée, des tempêtes tropicales, des siestes sur la plage, du sable plein les cheveux. Et le cœur tout serré de devoir tout quitter...

Sur Oahu, il n'y a que deux stations de musique a peu près  On a donc ecoute les même chansons en boucle pendant 10 jours - si vous voulez voyager avec vos oreilles et partager notre quotidien musical, envoyez-moi un mail et je vous donnerai le lien pour telecharger notre playlist!