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mercredi 25 septembre 2013

J'aime / J'aime pas au Canada

#1 Travailler avec des chinois

J’aime quand j’arrive le matin pas coiffée, pas maquillée et complètement débraillée et que mes collègues chinoises me sautent au cou et me caressent les cheveux en me disant à quel point elles sont jalouses que je sois toujours siiiiiiiiiiiii jolie.


J’aime pas quand il est 14h30 et que je suis au bord du malaise tellement mon petit-déjeuner de 7h30 est un lointain souvenir, et que mes collègues chinoises me reprochent  de ne penser qu’à bouffer et qu’elles se demandent comment je peux être aussi mince avec un appétit pareil -_-'

jeudi 12 septembre 2013

Les gens lunatiques, ou "la Machiavélique et Terrifiante stratégie du Démon"

Mon boss vient « d’ex-Yougoslavie ».Comprenez : il est Serbe. Et il a passé 20 ans de sa vie en Italie. Autant vous dire qu’il a un caractère de cochon.

La plupart du temps, il est grincheux et gueule presque sur les clients qui ne passent pas leur commande assez vite ou n’articulent pas assez bien. Pendant un temps, il mettait des coups de pied aux fesses d’un collègue qui ne faisait pas la vaisselle assez rapidement à son gout. Dans mon cas, il m’a persécuté jour après jour parce que le sandwich n’était pas « correctement » positionné dans l’assiette, ou parce que je ne plaçais pas les tasses au bon endroit sur l’égouttoir, me faisant sentir misérable. De temps en temps, il décide d’ignorer l’un de nous, en ne lui adressant plus la parole pendant des jours. Puis tout a tout à coup, il va serrer ladite personne dans ses bras en clamant sa beauté et son génie a l’ensemble des clients présents. Ou bien encore, il va venir sans crier-gare pour te regarder, tout attendri, tartiner du pesto sur du pain baguette et demander « comment va mon bébé en cuisine? ». 

En clair : tu ne sais jamais à quelle sauce tu vas être mangé. 

Je vous assure qu’il n’y a rien de plus terrifiant qu’un bourreau qui utilise la même main pour te battre et pour te flatter : la main se lève, mais cette fois, seras-tu frappé ou cajolé? --> Insoutenable torture psychologique.


   

Il se trouve que, O coïncidence, ma colocataire est un peu du même acabit : certaines semaines, elle sera un monstre effrayant qui m’ignore et s’enferme dans sa chambre pour manger (des enfants ?...). Puis tout à coup, elle sera aimable et pleine d’entrain. 
Exemple: ce matin, en réponse à mon «bonjour ! », j’ai eu le droit à un reproche type « tu étais dans la douche au moment où je voulais y aller » - suivi d'un (classique) claquage de porte. Mais ce soir, elle cuisinait gaiement et m’a proposé d’aller boire un verre ensemble (ce qui n’est absolument jamais arrivé en 1 mois de cohabitation, NDLR). 

Tremblante, je ne savais pas quoi penser : va-t-elle m’emmener dans une ruelle sombre pour me découper en rondelles ? Va-t-elle mettre des laxatifs dans mon verre pour m’humilier ? Ou veut-elle simplement aller prendre un verre ? 

C’est comme hier, au café. Apres 5 jours de silence ou j’avais fini par douter de ma propre existence, le Boss est venu vers moi et m’a flatté tendrement l’épaule, me regardant dans les yeux pour la première fois, pour me dire « Au revoir, Marion. Passe une bonne soirée ». Je me suis dit automatiquement : « Mon Dieu ca y est. Je vais me faire virer ». 

Et j’avais raison…

vendredi 6 septembre 2013

Le parfum

Quand j'étais toute petite, mon Doudou était un T-shirt de mon père et s'appelait Nama.

Pour devenir Nama, le T-shirt devait être lavé, puis porté une fois par mon papa pour avoir son odeur mais pas trop. Il y avait donc deux T-shirt, un rouge et un vert, l'un était lavé, puis porté, pendant que l'autre était Nama (l'odeur partait vite donc il fallait que le processus soir répète régulièrement).

Aujourd'hui que je suis une grande fille, j'ai reçu un colis de ma maman qui m'a envoyée mon tant attendu imperméable Petit Bateau (entre autres petits cadeaux d'anniversaire, dans un magnifique colis comme seul les mamans savent le faire). Il pleuvait des torrents d'eau, alors on peut dire que le facteur est tombé à pic (Maman, si tu me lis, tu noteras l'excellence de ce jeu de mot).

J'ai déplié mon imper et dans l'instant, toute ma maison de Vancouver s'est imprégnée de l'odeur de ma maison de Montpellier. Ça sentait la lessive Maison verte, le parfum Miracle de Lancôme porté par ma mère, ça sentait la terrasse au soleil et le chat qui ronronne. J'ai été complètement déstabilisée toute la soirée, mes yeux voyant Vancouver et mon cerveau sentant Montpellier - impossible de savoir où j'ai passé la soirée. Et dans la nuit de mes 26 à mes 27 ans, j'ai dormi avec mon imper blotti contre moi. J'ai dormi avec mon Nama.