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jeudi 12 septembre 2013

Les gens lunatiques, ou "la Machiavélique et Terrifiante stratégie du Démon"

Mon boss vient « d’ex-Yougoslavie ».Comprenez : il est Serbe. Et il a passé 20 ans de sa vie en Italie. Autant vous dire qu’il a un caractère de cochon.

La plupart du temps, il est grincheux et gueule presque sur les clients qui ne passent pas leur commande assez vite ou n’articulent pas assez bien. Pendant un temps, il mettait des coups de pied aux fesses d’un collègue qui ne faisait pas la vaisselle assez rapidement à son gout. Dans mon cas, il m’a persécuté jour après jour parce que le sandwich n’était pas « correctement » positionné dans l’assiette, ou parce que je ne plaçais pas les tasses au bon endroit sur l’égouttoir, me faisant sentir misérable. De temps en temps, il décide d’ignorer l’un de nous, en ne lui adressant plus la parole pendant des jours. Puis tout a tout à coup, il va serrer ladite personne dans ses bras en clamant sa beauté et son génie a l’ensemble des clients présents. Ou bien encore, il va venir sans crier-gare pour te regarder, tout attendri, tartiner du pesto sur du pain baguette et demander « comment va mon bébé en cuisine? ». 

En clair : tu ne sais jamais à quelle sauce tu vas être mangé. 

Je vous assure qu’il n’y a rien de plus terrifiant qu’un bourreau qui utilise la même main pour te battre et pour te flatter : la main se lève, mais cette fois, seras-tu frappé ou cajolé? --> Insoutenable torture psychologique.


   

Il se trouve que, O coïncidence, ma colocataire est un peu du même acabit : certaines semaines, elle sera un monstre effrayant qui m’ignore et s’enferme dans sa chambre pour manger (des enfants ?...). Puis tout à coup, elle sera aimable et pleine d’entrain. 
Exemple: ce matin, en réponse à mon «bonjour ! », j’ai eu le droit à un reproche type « tu étais dans la douche au moment où je voulais y aller » - suivi d'un (classique) claquage de porte. Mais ce soir, elle cuisinait gaiement et m’a proposé d’aller boire un verre ensemble (ce qui n’est absolument jamais arrivé en 1 mois de cohabitation, NDLR). 

Tremblante, je ne savais pas quoi penser : va-t-elle m’emmener dans une ruelle sombre pour me découper en rondelles ? Va-t-elle mettre des laxatifs dans mon verre pour m’humilier ? Ou veut-elle simplement aller prendre un verre ? 

C’est comme hier, au café. Apres 5 jours de silence ou j’avais fini par douter de ma propre existence, le Boss est venu vers moi et m’a flatté tendrement l’épaule, me regardant dans les yeux pour la première fois, pour me dire « Au revoir, Marion. Passe une bonne soirée ». Je me suis dit automatiquement : « Mon Dieu ca y est. Je vais me faire virer ». 

Et j’avais raison…

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