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lundi 29 juillet 2013

Une escapade en Chine

Cela fait un moment que je voulais aller dans le quartier chinois de Vancouver. Et voilà que ce midi, je suis tombée par hasard devant la grande porte de Chinatown. J’avais faim, et puis de toute façon, je procède toujours de la même manière dans un nouvel endroit : je commence par trouver un endroit où manger et, selon mon degré de satisfaction, je commence ma visite (ou rebrousse chemin).

Il y a deux règles simples à observer lorsque l’on veut manger asiatique. Je veux dire, de la bonne et authentique nourriture asiatique pas chère :

Règle 1 : rechercher le restaurant qui donne le moins envie d’entrer.
Mon ami Bastien, spécialiste sans conteste de la bouffe asiatique et de l’Asie en général, m’a appris ceci : aucun effort esthétique n’est fait dans les restaurants chinois en Chine. Néon verdâtres, affreux gros chats dorés qui balancent la patte sur le comptoir de l’entrée, éventails de mauvais gout aux murs, et tables grisâtres en formica : bingo, vous avez tire le bon numéro.
Si vous trouvez un bel endroit avec lumière tamisée, paravent, ambiance feutrée et petites serviettes parfumées pour vous rincer les doigts, vous pouvez être sur que vous allez vous faire avoir avec de faux chinois occidentaux, de la nourriture médiocre et un tarif exorbitant.

Règle 2 : rechercher le restaurant ou mangent des chinois qui parlent chinois entre eux.
Cette règle s’applique également à un restaurant ou des japonais parlent japonais entre eux, ou des vietnamiens parlent vietnamien entre eux, ou encore ou des coréens parlent coréen entre eux. Si vous ne savez pas distinguer une langue asiatique d’une autre, peu importe : l’essentiel est de ne pas comprendre ce que disent les personnes attablées autour de vous.

Attention : il n’y a ni fourchette ni eau froide, mais des baguettes en plastique et du thé ? Double bingo, vous avez trouvé LA place authentique par excellence !

Bref, j’ai trouvé cet endroit dans Chinatown.
Bien entendu, la carte étant en chinois, j’ai demandé à la serveuse de choisir pour moi. Je ne fus pas déçue : elle m’a amenée un bol de bouillon rempli de canard, de raviolis aux crevettes et de nouilles chinoises qui m’a ravi les papilles et replongée dans mes souvenirs d’Asie du sud-est.



La dernière fois que j'ai ressenti autant de choses en mangeant, c’était au Vietnam en 2011 : le nez qui coule à cause du piment dans le bouillon, le front qui perle et les petites serviettes pour s’éponger entre deux bouchées. L’odeur du bouillon, dans lequel a mijoté une multitude de choses inconnues, des herbes, de la viande et surement d’autres choses, je ne veux pas le savoir. Et le canard, entier, découpé a la machette avec la peau et les os. 

L’essentiel est là : parfumé, goûteux, généreux, et modeste. Un régal, et un vrai voyage en soi ; j’ai oublié le temps d’un repas que j’étais en Amérique du nord. Le tout pour 8$, ce qui est franchement une belle affaire pour Vancouver.



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Kam Gok Yuen
142 East Pender St.
Vancouver, B.C.
606-683-3822

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